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27 octobre 2006

Président, LEVE-TOI!

"C’est ça la Mauritanie" Chronique du Dr. kleib Ahmed-Salem
Le calame n°553 du mercredi 13 septembre 2006

"Vous pouvez tromper quelques personnes tout le temps. Vous pouvez tromper tout le monde
un certain temps. Mais vous ne pouvez tromper tout le monde tout le temps."
Abraham Lincoln

La rentrée politique, aye! La rentrée militaire de cette année s’annonce timide, voire sans perspectives. (Pardon pour ce lapsus). Les militaires brillent par l’absence d’idées innovatrices, de programme précis en dehors des trois termes galvaudés qui ponctuent leur discours politique: changement, transition et bonne gouvernance.
Les partis politiques sont quasi invisibles, preuve de leur incapacité à se redéployer sur l’échiquier, pendant que le ballet des dignitaires continue. Ceux qui avaient parié gros sur le cheval PRDS, en sacrifiant leur jeunesse et leur famille, se retrouvent aujourd’hui avec un cheval à la jambe fracturée et au cavalier éjecté.
Si les militaires veulent du bien à ce pays, qu’ils s’éloignent de la haute sphère décisionnelle juste après la prétendue transition. Et qu’ils s’acheminent vers la retraite anticipée ou la reconversion. Tant que les membres du CMJD seraient en activité, aucun pouvoir libre et démocratiquement élu ne pourrait exercer pleinement. Alors, demander aux militaires du CMJD de prendre la retraite anticipée et de tenir leurs promesses, c’est comme demander au chef de l’État de se raser les moustaches. Parce que les promesses qui accompagnent chaque coup d’État obéissent à la nécessité. Et, comme l’a dit Machiavel: " toutes les promesses que la nécessité arrache, seule la nécessité les fait observer".
Au moment où se profilent les futures échéances électorales, des craquements se font sentir à nouveau sur les fronts militaire et social, menaçant de ramener le pays au bon vieux temps.
Il ne faut pas nous faire croire que ce qui nous a cruellement fait défaut, depuis l’indépendance, est un vrai chef à la tête de l’État, un homme d’action capable de traduire dans les faits nos aspirations sociales et nos désirs de modernité. C’est l’enjeu de la future élection présidentielle. Il est absurde que tout citoyen qui n’a comme bagage intellectuel ou cursus politique que ses quarante ans révolus, se présente à la magistrature suprême. Si c’est ainsi, il faut nous préparer à voir des candidats inattendus qui vont gâcher ce rendez-vous. En RDC, il y avait 33 candidats. En Mauritanie, il y aura plus d’un million de candidats. Le pays du million de poètes cède de la place au million de candidats. Loin de la pensée de Lionel Jospin qui disait “Présider est essentiel. Le chef de l’État est élu par le peuple, au suffrage universel, et non nommé. Son élection est l’acte initial et décisif d’une nouvelle période politique. Le Premier ministre pense au tête-à-tête avec le Président; le Président est en tête-à-tête avec le peuple”.
Malheureusement tous les candidats déclarés ou non déclarés à nos jours n’incarnent pas les valeurs auxquelles le peuple aspire.
Chaque candidat, mis déjà sous les feux de la rampe, cherche les faveurs de l’un des membres du CMJD qu’il courtise en cachette afin qu’il fasse de lui son poulain. Voilà des candidats déconnectés des attentes de chacune et chacun d'entre nous.
Il semble que les partis sont dans l’incapacité de gérer le flot interne d'ambitions chez eux. Ce qui ne laisse pas augurer d’une véritable avancée en faveur de la maturité politique. Cet été, il y a eu des pluies diluviennes à Nouakchott pendant que les candidatures à la présidentielle n'ont été victimes d'aucune sécheresse...
PRÉSIDENT, LEVE-TOI!
Regarde autour de toi, au-dessus de ceux qui t’entourent, de ceux qui ont berné ton prédécesseur, ceux qui te font croire que tu es le plus juste, le plus honnête, le plus…., le messie des temps modernes. Qui iront jusqu'à te dire que la Mauritanie sans toi allait perdre une voyelle ou une consonne…. C’est sur cette injonction biblique formulée courageusement et naïvement (car on ne donne pas d’ordre à un Président) que j’ai choisi de terminer. Oui, je me permets de tutoyer ce Président, pour qui j’éprouve une certaine familiarité. Avant le trois août, j’ai contribué comme beaucoup de mes compatriotes à la constriction de son palais. J’ai toujours payé mes IPQ- impôts policiers quotidiens-, et je contemple chaque jour son Taj Mahal à l’îlot C en allant soigner les pauvres à l’hôpital national.
Alors, PRÉSIDENT, LEVE-TOI et marche tout droit vers une sortie honorable, la tête haute, le regard droit, sans te soucier de la tribu qui fait allégeance au vu et au su de tout le monde à un parti politique à quelques consonnes. Preuve que tu as prôné une rupture avec le passé. Et ne retourne plus au pouvoir.
Dr kleib Ahmed Salem

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