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27 octobre 2006

Histoires de fossiles

C’est ça la Mauritanie Chronique du Dr. KLEIB Ahmed-salem
LE CALAME n°557 11 Octobre 2006


« Quand on est chef de gouvernement on ne peut pas dire la vérité ;
on ne la dit jamais. Gouverner c'est mentir

Jean Giono


Quand j’ai entendu le mot fossile sortir de la bouche du président du CMJD et chef de l’état lors de son interview sur RFI, j’ai dû rincer ma mémoire ramollie ces derniers temps par les dictatures, les coups d’états, les coups bas et les candides indépendants pour recueillir la définition des mots fossile et fossilisation. Ceci de peur de sembler bien maladroit dans ma démarche, entre la soumission servile et la prétention didactique. Car Je n’ai ni la didactique d’un Yvan Amar dans «la danse des mots» ni la sémantique d’un Bernard Pivot dans sa célèbre émission «apostrophe».
Tout est parti d’un mot : «fossilisation». Utilisé à bon escient, bien sûr, par notre chef d’état pour désigner nos partis politiques. Ce mot a pris la place de la rage (autrefois attribué aux chiens afin de les tuer). De nos jours, qui veut tuer son parti le qualifie de fossile. Justement un fossile se définit comme la «conservation dans le sol ou la roche d'un organisme après sa mort par différents processus chimiques et physiques», ce qui suppose que les partis traditionnels traités de fossiles sont déjà morts et enterrés, Kapout dans le jargon militaire, fini. En d’autres termes, les politiciens que nous croisons tous les jours sont des politiciens morts et pétrifiés. Il ne faut pas leur en vouloirs, ni pour leur programme politique ni pour leur honnêteté. Depuis quand juge-t-on un mort ? que son âme se repose en paix.
Si notre paysage politique est morose c’est à cause de l’absence d’une vraie volonté militaire de démocratie d’une part, et de l’autre de l’ambition insatiable de nos politiciens zombies et véreux. Pour ce qui est de la fossilisation, il faut que l'animal ou le végétal soit soumis à des conditions particulières peu de temps après sa mort et avant que les organismes décomposeurs n’entrent en scène, telles les bactéries, ou bien tout simplement divers charognards et Insectes. Dans mon imagination de bédouin, le prédateur à cette époque-là (celle des fossiles) était le dinosaure, qui doit être le méchant. Je l’imagine grand de taille avec un cerveau terriblement petit pour son corps, poilu et moustachu, et qui a fini par disparaître de la terre.
C’est ainsi que la plupart des organismes ont été protégés par un enfouissement rapide dans les sédiments, principalement d'origine aquatique, tel des argiles ou des sables. Donc comme nos brillants politiciens n’ont pas eu la géniale idée, après le 3 août, d’éviter leur décomposition en s’incrustant dans les sédiments militaires. Ou, plus simplement, n’ont pas eu la capacité d’évoluer et de s'adapter au changement. Il est légitime que le chef de l’état dans un souci de pure conservation ait appelé à la candidature indépendante, histoire d’enterrer des fossiles. Histoire aussi de dire qu’il n’a jamais été dans le système. Nous avons d’un côté un chef d’état au-dessus de la mêlée et, de l’autre, des chefs de tribu hors de tous soupçons qui se sont se sont rencontrés au palais présidentiel. Les derniers affirment que le premier les a incités à se présenter aux prochaines élections en indépendants. Information vite démentie lors de son escapade française à travers cette opération de charme d’un président qui veut garnir son album photo et son carnet d’adresses (est-ce nécessaire pour quelqu’un qui va partir dans cinq mois?). Le démenti formulé à propos d’un possible soutien des militaires pour les candidatures indépendantes nous ramène à l’histoire de ces deux messieurs, seuls dans l’ascenseur, qui ont senti une mauvaise odeur et qui se demandent d’où ça vient.
Ceux qui détiennent le pouvoir (je ne parle pas des 13 colonels et du gouvernement à usage unique) ont déjà mis en route un processus qui leur permettra de se protéger de l’après transition. La transition est un échec, si nous allons nous retrouver avec les mêmes élus de l’avant 3 août sous le drapeau indépendant. C’est toute notre conception de “ la démocratie ” qui s’en trouve donc affectée. Fini l’espoir de voir une Mauritanie où le citoyen lambda ne doit pas se soucier de son avenir politique hypothéqué par des élections. Où il ne doit pas avoirs des soucis si le président est du nord ou du sud, noir ou blanc. Parce que nous avons une constitution qui nous garantit nos droits d'Homme et de Citoyen. Enfin je hais cette recherche (de) béatitude terrestre que l’actuel chef de l’Etat veut à tout prix et que je sois pendu si on l'accepte.


Dr Ahmed salem Ould Kleib
Centre Hospitalier national
Tel 00222.6673276

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