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6 décembre 2008

Le Général et ses particuliers


Extrait du journal le CALAME du 10-12-2008
Face à l’abdication de l’intelligence et de la raison critique dans notre pays, un Général a pu prendre le pouvoir de force pour exposer notre pays comme une mauvaise farce sur la place internationale. Même s’il est soutenu par les frondeurs, il ne le doit pas à la réflexion et au raisonnement, mais à leur goût pour le profit facile, aveuglés par leurs passions, preuve qu’ils sont inaptes à comprendre la conjoncture internationale actuelle. Ils n’ont pas pu faire face à la crise économique qui secoue le monde actuellement par des moyens intellectuels modernes qui tiennent compte de cette conjoncture politique internationale défavorable dont la signification parait leur échapper, et qui sont si paresseux ou incompétents pour l’analyser de façon facile lucide et mature. Ils ont choisi malheureusement le chemin le plus court pour accéder au pouvoir : un putsch. Qu’ils appellent outrageusement rectification et qui reste aux yeux de l’opinion internationale et nationale un coup d’Etat illégitime et impopulaire.Les frondeurs instrumentalisés par le général et son clan qui sont à l’origine de cette entreprise séditieuse et subversive semblent méconnaître la réalité du pays et les règles élémentaires de la démocratie. Est-ce par légèreté ou inconscience ou les deux à la fois?
Cette génération des jeunes politiciens appelés communément les frondeurs, est une génération qui a été sacrifiée par vingt et un ans de dictature. C’est une génération qui a grandi sous le régne de Ould Taya, c’est juste sa mauvaise semence fertile. Ils lui doivent tout, en particulier leur ascension voire leur existence politicienne. Récemment, des faux documents officiels ont étés mis en circulation puis brandis à la télévision (dédiée et dévouée exclusivement à la propagande du Général, pour designer le président à la vindicte publique et servir d’arguments pour écrouer certains présumés responsables de la gabegie).
Voilà une nouvelle chasse aux sorcières, originale, une chasse de luxe qui dédaignera le trop facile gibier que constituent ceux qui défendent la liberté et la démocratie. Un premier ministre écroué, pour ne pas avoir tenu la langue de bois officielle ainsi que d’autres personnalités, qui ne sont pas des enfants de coeur mais qui ont droit à une vraie justice indépendante et au droit à la présomption d’innocence jusqu'à preuve du contraire. Quelle régression ! Le Général est en train de balayer d’un coup de main tous nos acquis démocratiques : la liberté et l’égalité. Jamais un chef d’Etat de notre histoire n’a été autant contesté que ce général. Malgré tous les efforts qu’il déploie en vain pour séduire la population d’en bas. Un populisme, qui coûte cher au trésor public. S’il est vraiment populiste qu’il rende aux mauritaniens tous les biens qu’il a acquis? Voilà un général qui veuille au bien du peuple. Dormez en paix, chers citoyens. Qui a biaisé les élections de 2006? C’est ce même général qui nous promet aujourd’hui des concertations et des élections transparentes. Etant un observateur averti de la scène politique, je n’ai jamais cru dans la bonne volonté des militaires pour instaurer la démocratie. J’avais écrit à l’époque et avant l’annonce de la candidature de Ould Cheikh Abdallahi : « Les candidatures indépendantes quoique légitimes, cachent un jeu malsain du CMJD, pour parachuter un étrange inconnu avec un CV "gonflé", qui gouvernera le pays le temps d`un seul et unique mandat et qui sera aussi obéissant aux militaires que l`actuel gouvernement de transition. Jamais le mot transition n`a été aussi galvaudé. Là la transition voudrait dire, servir de courroie de transmission entre l` ex-colonel et un autre ex-colonel. » 1
.Plus tard, j’avais interpellé les militaires afin de laisser la politique en vain pour sauver la démocratie : « Si les militaires veulent du bien à ce pays, qu’ils s’éloignent de la haute sphère décisionnelle juste après la prétendue transition. Et qu’ils s’acheminent vers la retraite anticipée ou la reconversion. Tant que les membres du CMJD seraient en activité, aucun pouvoir libre et démocratiquement élu ne pourrait exercer pleinement. Alors, demander aux militaires du CMJD de prendre la retraite anticipée et de tenir leurs promesses, c’est comme demander au chef de l’État de se raser les moustaches. Parce que les promesses qui accompagnent chaque coup d’État obéissent à la nécessité. Et, comme l’a dit Machiavel: " toutes les promesses que la nécessité arrache, seule la nécessité les fait observer"». 2
!Voilà les conséquences : Sidi Ould Cheikh Abdallahi, premier président élu démocratiquement ne serait resté au pouvoir qu’une année et demi. Assez pour perdre le soutien des généraux, en essayant de couper le cordon ombilical qui les nourrissait. Il parait qu’il est à l’origine de la hausse du prix du baril de pétrole, de la crise des subprimes, de la crise en Georgie et qu’il était de mèche avec Ben Laden nous disent sans aucune gêne les pro putschistes.La démocratie ne s’improvise pas, demandez-en à Ould Taya qui en a fait les frais. La démocratie ne se greffe pas. La démocratie militaire est à la vraie démocratie ce qu’est la musique militaire à la musique classique. Les militaires et la démocratie ne font pas bon ménage. Demander aux militaires d’instaurer la démocratie, c’est demander à un âne de devenir un cheval de course. La démocratie a des règles qu’il faut respecter. On ne peut pas interrompre un match de foot pour chasser l’arbitre parce qu’il a refusé de siffler un penalty ni changer les règles du jeu en plein match.Aujourd’hui, nous sommes au bord de l’implosion du pays. Deux fronts se regardent en chiens de faiences. Deux fronts qui se connaissent parfaitement. Deux fronts qui ont, chacun à un moment ou un autre, trempé son pain dans les sauces du pouvoir. Deux fronts qui sont prêts à en découdre et qui ne se font pas de cadeaux. En osant s’attaquer de front à une tribu à travers une purge qui resemble à celle vécue par une autre au lendemain du 8 juin et en usant du seul argument de sa force de frappe militaire, le général met en péril la stabilité du pays. Sans un Etat de droit qui garantit au citoyen la souveraineté de la justice, on ne peut pas lutter contre la gabegie et la corruption. Enfin dans ce pays où le poids de la tribu reste un moyen de pression aussi puissant que les sanctions économiques ou les convictions idéologiques, la solution serait de dissuader le général de laisser le pouvoir et de ne pas succomber au syndrome du petit Napoléon.
Dr Kleib Ahmed Salem
1-Le CALAME n° 524 du 08-02-2006 Un décor : trompe-l'œil
2-Le CALAME n°553 du 13-9-2006 PRESIDENT, LEVE-TOI

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Bonsoir cher ami, tu es de retour, el hamdoulillah mais quand tu rentres en Mauritanie?
Dr Abderahmane sidiya
ouldsidiya74@yahoo.fr

Trent Riley a dit…

Hi thanks forr sharing this