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18 décembre 2007

S’il vous plaît ne ratons pas cette occasion

Extrait du journal
Albayane mois de mai 2006, le journal Albayane
Le proverbe dit que la chance ne se répète pas deux fois, ce que semble méconnaître ou fait semblant de méconnaître la majorité de nos compatriotes. Il est vrai qu’un coup d’Etat est un acte illégal mais à condition que le renversé soit au pouvoir légalement.Un putsch peut aussi devenir légal lorsqu’il est
soutenu par la population et plus encore lorsque les motifs déclarés de cette action sont de restaurer"justice" et "démocratie". Lorsque les militaires avaient repris le pouvoir le 3 août 2005 ils avaient promis de le rendre démocratiquement aux civils dans 19 mois. Les partis
politiques ont été alors appelés à des journées de concertation où ils avaient joui d’une large liberté d’expression et d’action.
Ce qui s’est passé est malheureusement contraire à toutes nos espérances. Au lieu de consolider ou de fonder de véritables partis sur des bases saines, ils se sont dirigés vers le tribalisme et le régionalisme.
Le tribalisme n’avait jamais était aussi présent dans notre pays qu’aujourd’hui. Si vous demandez n’importe qui à qui vous voterez demain il vous répondra pour mon cousin ! Ou avec ma tribu !
Le recensement à vocation électorale est une autre catastrophe qui est venue empirer les choses. Prenons l’exemple de Nouakchott plus de la moitié des habitants de la capitale se sont inscrits dans des communes de l’intérieur. Et quand vous les interrogez sur la raison, on vous répond : « notre tribu est la
plus nombreuse dans telle ou telle région… » Avec cette logique, nous sommes revenus plus de quarante ans en arrière ; situation et mentalités comparables à celles des années cinquante lorsque la tribu était
l’unique référence. Il faut s’attendre donc à une longue période de quasi parti unique au pouvoir, suivie d’une autre période de pouvoir militaire qui conduira de nouveau à une impasse. La tribu est un mal nécessaire en dehors d’un Etat de droit puisque c’est elle la sécurité sociale, l’assurance et la garantie.
L’attachement à la tribu dans les conditions près citées peut être défendu, mais quand on nous offre l’opportunité de construire cet Etat de droit la tribu n’a plus de place. Il est vrai que selon les chiffres officiels 60% de notre peuple est analphabète et que le pourcentage effectif avoisine 90% mais même avec
une poigné d’intellectuels main dans la main on peut construire ce pays.
Si les élections sont organisées dans ce contexte tribal elles seront les plus sanglantes et les plus meurtrières de notre histoire. Tout le monde sait le fanatisme tribal qui peut pousser les ignorants à commettre les actes les plus ignobles en son nom.
Supposons que les élections soient organisées sur ces bases, le président devant être obligatoirement de la tribu la plus nombreuse et le gouvernement doit comporter plus de deux cents ministres en raison d’un
ministre par tribu. On nous a donné une chance. Soyons à la hauteur et construisons de vrais partis politiques. Rassemblons-nous derrière le plus compétent, le plus patriote, le moins vénal et non derrière le plus proche ou le plus offrant. Nous devrons choisir celui qui va réellement réparer et généraliser l’enseignement, offrir la santé pour tous.
Celui qui va améliorer notre mode de vie en augmentant les salaires et en contrôlant strictement les prix.
Nous devrons choisir celui qui va suivre une politique d’habitat qui garanti à tous les citoyens un habitat décent, nous choisirons celui qui offrira aux milliers des chômeurs des occasions de travail.
S’il vous plait ne ratons pas cette occasion, déjà nous avons raté la période transitoire, on nous avait promis un gouvernement de technocrates alors que nous avons eu le contraire.
Aujourd’hui apostériorié, je suis sur le point de dire que je crains qu’on a perdu l’occasion. Il est vrai qu’on ne peut pas évaluer le bilan d’un gouvernement sur moins d’un an, mais la création du PNDD, nous fait revenir au point de départ.
Dr Seydna Ali ould Zeidane
chirurgien

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