Faites vos jeux, rien ne va plus.
Le réveil est tardif pour la classe intellectuelle et l’opposition en cette période cruciale de notre histoire, mais il est le bienvenu. La Mauritanie a été bernée, traînée dans la boue et manipulée par une transition qui a fait renaître de ses cendres les anciennes sourcières du PRDS, qui par un jeu habile de chiffres et de lettres, enlèvent un S pour le remplacer par un R. Les dinosaures de ce parti ne lésinent pas sur les moyens pour nous refaire l’histoire. En nous faisant croire à un nouveau parti vierge qui ne veut que du bien au pays avec des nouveaux hommes qui n’ont jamais trempé de près ou de loin dans les marmites de l’ancien régime.Au final, nous avons un nouveau parti du pouvoir, soi-disant, qui a traversé toutes les étapes de l’évolution darwinienne de têtard «Perdessien» au nouveau parti des indépendants. Nul n’est dupe. Les hommes changent difficilement et surtout les hommes qui se sont imprégnés de cette sale culture de l’impunité, des détournements des biens publics et d’abus sociaux. Hélas les acteurs politiques ont vidé notre combat de toute sa substance et le choix entre subir la renaissance des démons du passé et grogner ne doit pas se faire attendre.Dans notre pays, sommeille une dictature inféodée aux militaires depuis 1978; les sociétés civiles vives, les partis politiques d’opposition, ou d’alliances n’ont fait que légitimer cette horreur aux yeux de l’opinion internationale.À titre d’exemple, le vote des mauritaniens aux dernières élections présidentielles ne reflète pas une adhésion du peuple mauritanien à la lignée politico-militaire du CMJD comme mouvement, mais à un vote sanction contre la corruption des années passées et à un mince espoir de conjurer le sort. Étrange naiveté de la collectivité qui a gagné toute la sphère politique et civile de notre pays au lendemain du putsch du 3 août. Actuellement, la situation du pays est de plus en plus préoccupante: il faut se poser la question de savoir si on nous a apporté la démocratie ou la gérontocratie. Elle a créé et renforcé une certaine polarisation des relations: d’un côté, une pauvre population d’exclus, vivier électoral, et de l’autre, une classe hautement privilégiée qui a concentré les richesses et qui continue à influencer notre vie politique en achetant la première; ce qui risque dans les jours à venir de se solder par un mécontentement social comme ce fut le cas par le passé dans d’autres pays voisins. Il n’est pas impossible de voir dans l’avenir comme dans toutes les néo démocraties qui piétinent comme nouveau signe de mécontentement, les occupations pacifiques des mairies, et d’autres édifices publics, des hôtels, des aéroports et la désobéissance civile comme ultime appel au secours pour sauver notre pays et les générations futures. Le BA-BA de la démocratie voudrait la transparence, la liberté de penser, la liberté de contester, la garantie minimum d’un service public et la liberté de manifester son mécontentement justifié.Il nous faut une refonte de notre système judiciaire, plus le respect des droits humains, et des larges mesures d’incitation économique qui ne peuvent se faire sans la dissolution de ce gouvernement rouillé et ankylosé et l’abrogation de la fausse constitution que le CMJD nous a fait avaler amèrement, pour une vraie nouvelle constitution pour l’État. Après le passage en force de la constitution, et du candidat des militaires ainsi que la mise à l’écart de la rue mauritanienne de l’arbre décisionnel, voilà venu le tour de la Snim, que j’ai vu naître, que j’ai vu périr à petit feu, mise sur la sellette. Elle est en ce moment à vendre par des gens qui veulent la céder comme on vend la Gare du nord dans une partie de Monopoly. Du fils d’ouvrier de la Snim que j’étais au médecin que je suis devenu, mon chagrin et mon désarroi n’ont d’égale que la profonde précarité et le chômage que risque d’engendrer une décision pareille. Une autre victime de plus de la mondialisation.La Mauritanie, qui était dans les rangs des pays pauvres très endettés, pointe aujourd’hui à l’ultime rang des pays pauvres très endettés et mal gouvernés.Feu Air Mauritanie a plié ses ailes, paix à son âme. Sa flotte est clouée au sol, par la mauvaise gestion mauritanienne dont je m’abstiendrai de parler des détails, une autre victime. La privatisation n’est pas la solution à chaque fois que la politique du gouvernement échoue ou que la thésaurisation fait défaut dans un pays dont le sous-sol recèle de ressources inépuisables. À quand le lancement prochain d’un appel d’offres international portant sur la privatisation des ports de Nouakchott et de Nouadhibou, sur l’armée, sur la santé, et pourquoi pas nous privatiser le pouvoir?Un État sans prérogatives peut se permettre toute les dérives en prétextant une légitimité électorale par le choix des urnes. Où sont les priorités de l’État?Aurions-nous un ÉTAT dans un État? Le premier ministre, qui devrait incarner un nouveau souffle dans ce papy boom politique, a déçu les quinze pour cent (15%) qui ont cru en lui au premier tour. Par la lenteur des reformes. La crise économique qui pèse lourd sur le bout du voile «tarfe» de la ménagère mauritanienne de moins de 25 ans.Il n’y aurait pas de répit pour ce gouvernement s’il continue en sourdine à se moquer du peuple. L’histoire est un éternel recommencement. Et la roue tourne éternellement.Qui se soucie réellement de la Mauritanie? Qui a posé les vrais problèmes de la Mauritanie?Messaoud, depuis qu’il squatte le perchoir, fait en sorte de servir d’épouvantail à moineaux depuis qu’il a imposé sa loi sur l’esclavage. Il se mure derrière un silence d’aplomb depuis son élection. Le pouvoir se ferme la gueule. Sa pensée et son œuvre, aussi larges soient-elles, se résument à son honorable combat pour la lutte contre des cas sporadiques d’esclavages. Et rien pour le reste de la Mauritanie.Les mouvements historiques négros africains, eux aussi, ont franchi un petit pas pour les noirs et un grand pas pour la Mauritanie. La reconnaissance des atrocités commises par le régime d’Ould Taya et toute son équipe est déjà un acquis. La vengeance est par contre une régression pour notre démocratie naissante. Leurs combats, à eux deux, doivent être larges et fédérateurs.Il nous faut enfin une société civile forte, un syndicat puissant, une presse indépendante et une rue éveillée et vigilante qui doivent servir de contrepoids à toutes les décisions irréfléchies qui portent atteinte à notre souveraineté.Que ceux qui critiquent mon pessimisme affiché se rassurent, il ne s’agit que d’un appel vibrant à la révolte, contre un chemin, une fatalité, une providence, qui devraient disparaître à jamais.
Le réveil est tardif pour la classe intellectuelle et l’opposition en cette période cruciale de notre histoire, mais il est le bienvenu. La Mauritanie a été bernée, traînée dans la boue et manipulée par une transition qui a fait renaître de ses cendres les anciennes sourcières du PRDS, qui par un jeu habile de chiffres et de lettres, enlèvent un S pour le remplacer par un R. Les dinosaures de ce parti ne lésinent pas sur les moyens pour nous refaire l’histoire. En nous faisant croire à un nouveau parti vierge qui ne veut que du bien au pays avec des nouveaux hommes qui n’ont jamais trempé de près ou de loin dans les marmites de l’ancien régime.Au final, nous avons un nouveau parti du pouvoir, soi-disant, qui a traversé toutes les étapes de l’évolution darwinienne de têtard «Perdessien» au nouveau parti des indépendants. Nul n’est dupe. Les hommes changent difficilement et surtout les hommes qui se sont imprégnés de cette sale culture de l’impunité, des détournements des biens publics et d’abus sociaux. Hélas les acteurs politiques ont vidé notre combat de toute sa substance et le choix entre subir la renaissance des démons du passé et grogner ne doit pas se faire attendre.Dans notre pays, sommeille une dictature inféodée aux militaires depuis 1978; les sociétés civiles vives, les partis politiques d’opposition, ou d’alliances n’ont fait que légitimer cette horreur aux yeux de l’opinion internationale.À titre d’exemple, le vote des mauritaniens aux dernières élections présidentielles ne reflète pas une adhésion du peuple mauritanien à la lignée politico-militaire du CMJD comme mouvement, mais à un vote sanction contre la corruption des années passées et à un mince espoir de conjurer le sort. Étrange naiveté de la collectivité qui a gagné toute la sphère politique et civile de notre pays au lendemain du putsch du 3 août. Actuellement, la situation du pays est de plus en plus préoccupante: il faut se poser la question de savoir si on nous a apporté la démocratie ou la gérontocratie. Elle a créé et renforcé une certaine polarisation des relations: d’un côté, une pauvre population d’exclus, vivier électoral, et de l’autre, une classe hautement privilégiée qui a concentré les richesses et qui continue à influencer notre vie politique en achetant la première; ce qui risque dans les jours à venir de se solder par un mécontentement social comme ce fut le cas par le passé dans d’autres pays voisins. Il n’est pas impossible de voir dans l’avenir comme dans toutes les néo démocraties qui piétinent comme nouveau signe de mécontentement, les occupations pacifiques des mairies, et d’autres édifices publics, des hôtels, des aéroports et la désobéissance civile comme ultime appel au secours pour sauver notre pays et les générations futures. Le BA-BA de la démocratie voudrait la transparence, la liberté de penser, la liberté de contester, la garantie minimum d’un service public et la liberté de manifester son mécontentement justifié.Il nous faut une refonte de notre système judiciaire, plus le respect des droits humains, et des larges mesures d’incitation économique qui ne peuvent se faire sans la dissolution de ce gouvernement rouillé et ankylosé et l’abrogation de la fausse constitution que le CMJD nous a fait avaler amèrement, pour une vraie nouvelle constitution pour l’État. Après le passage en force de la constitution, et du candidat des militaires ainsi que la mise à l’écart de la rue mauritanienne de l’arbre décisionnel, voilà venu le tour de la Snim, que j’ai vu naître, que j’ai vu périr à petit feu, mise sur la sellette. Elle est en ce moment à vendre par des gens qui veulent la céder comme on vend la Gare du nord dans une partie de Monopoly. Du fils d’ouvrier de la Snim que j’étais au médecin que je suis devenu, mon chagrin et mon désarroi n’ont d’égale que la profonde précarité et le chômage que risque d’engendrer une décision pareille. Une autre victime de plus de la mondialisation.La Mauritanie, qui était dans les rangs des pays pauvres très endettés, pointe aujourd’hui à l’ultime rang des pays pauvres très endettés et mal gouvernés.Feu Air Mauritanie a plié ses ailes, paix à son âme. Sa flotte est clouée au sol, par la mauvaise gestion mauritanienne dont je m’abstiendrai de parler des détails, une autre victime. La privatisation n’est pas la solution à chaque fois que la politique du gouvernement échoue ou que la thésaurisation fait défaut dans un pays dont le sous-sol recèle de ressources inépuisables. À quand le lancement prochain d’un appel d’offres international portant sur la privatisation des ports de Nouakchott et de Nouadhibou, sur l’armée, sur la santé, et pourquoi pas nous privatiser le pouvoir?Un État sans prérogatives peut se permettre toute les dérives en prétextant une légitimité électorale par le choix des urnes. Où sont les priorités de l’État?Aurions-nous un ÉTAT dans un État? Le premier ministre, qui devrait incarner un nouveau souffle dans ce papy boom politique, a déçu les quinze pour cent (15%) qui ont cru en lui au premier tour. Par la lenteur des reformes. La crise économique qui pèse lourd sur le bout du voile «tarfe» de la ménagère mauritanienne de moins de 25 ans.Il n’y aurait pas de répit pour ce gouvernement s’il continue en sourdine à se moquer du peuple. L’histoire est un éternel recommencement. Et la roue tourne éternellement.Qui se soucie réellement de la Mauritanie? Qui a posé les vrais problèmes de la Mauritanie?Messaoud, depuis qu’il squatte le perchoir, fait en sorte de servir d’épouvantail à moineaux depuis qu’il a imposé sa loi sur l’esclavage. Il se mure derrière un silence d’aplomb depuis son élection. Le pouvoir se ferme la gueule. Sa pensée et son œuvre, aussi larges soient-elles, se résument à son honorable combat pour la lutte contre des cas sporadiques d’esclavages. Et rien pour le reste de la Mauritanie.Les mouvements historiques négros africains, eux aussi, ont franchi un petit pas pour les noirs et un grand pas pour la Mauritanie. La reconnaissance des atrocités commises par le régime d’Ould Taya et toute son équipe est déjà un acquis. La vengeance est par contre une régression pour notre démocratie naissante. Leurs combats, à eux deux, doivent être larges et fédérateurs.Il nous faut enfin une société civile forte, un syndicat puissant, une presse indépendante et une rue éveillée et vigilante qui doivent servir de contrepoids à toutes les décisions irréfléchies qui portent atteinte à notre souveraineté.Que ceux qui critiquent mon pessimisme affiché se rassurent, il ne s’agit que d’un appel vibrant à la révolte, contre un chemin, une fatalité, une providence, qui devraient disparaître à jamais.
extrait du journal le-calame
PS: lisez Ce papier avertissement paru dans le journal le calame deux jours avant les evenements de Nema le 2 neovembre 2007